Heineken intègre le programme Transitions de Vivescia

« Heineken s’est intéressé au carbone en 2019 en instaurant une trajectoire de décarbonation, notamment pour les matières premières agricoles qui représentent le deuxième poste de l’empreinte carbone du groupe (20 % au niveau mondial, 25 % au niveau de Heineken France) », précise Géraldine Bernard, responsable du programme agriculture durable chez Heineken.

« En 2021, poursuit-elle, nous avons mis en place notre premier programme de décarbonation avec l’ambition d’avoir 500 agriculteurs pilotes pour mettre en place de nouvelles pratiques agricoles afin de voir l’impact sur la réduction des émissions carbone. Il y a 18 mois, des discussions ont démarré avec Malteurop, un de nos trois principaux fournisseurs de malt, et Vivescia. »

Une démarche inédite pour Heineken

L’approche globale (carbone, biodiversité, santé des sols, eau, amélioration de la vie des agriculteurs) du programme Transitions proposé par le groupe Vivescia intéresse alors le brasseur. « Transitions est le premier programme holistique auquel Heineken adhère. Nous sommes persuadés que c’est l’avenir de l’agriculture. »

Pour le carbone, Heineken aligne ses ambitions sur l’orientation Flag du SBTi (partie relative à l’agriculture) avec une réduction de 30 % de ses émissions de CO₂ issues de l’agriculture d’ici 2030. Concernant la biodiversité, l’eau, la santé des sols, le bien-être des agriculteurs, le brasseur se base sur les indicateurs de performance du standard SAI très utilisé par l’industrie agroalimentaire.

200 producteurs d’orge concernés en 2024

Pour la récolte 2024, première année du contrat Transitions entre Heineken et Malteurop, 10 % du malt fourni par Malteurop au brasseur pour sa production mondiale sera du malt Transitions. En bout de chaîne, cela devrait concerner 200 producteurs d’orge, adhérents de Vivescia. « Ce volume va croître d’année en année avec l’objectif de s’approcher des 100 % en 2030. » Heineken sera alors un des principaux acheteurs de malt Transitions.

Pas de répercussion sur le prix de la bière

L’agriculteur engagé dans le programme Transitions va être rémunéré 100 à 150 €/ha par Vivescia pour compenser les risques qu’il prend. Concernant la filière orge, une partie de l’effort financier sera supportée par Malteurop et Heineken qui, pour l’instant, ne le répercutera pas sur le prix de la bière. « Nous n’avons pas encore modélisé la répercussion de cet investissement auprès du consommateur, souligne Géraldine Bernard. Dans un premier temps, la communication sur ce programme ne visera pas les consommateurs, mais sera plutôt corporate. »

Pour l’avenir, Heineken réfléchit également à essaimer ce type de programme sur d’autres pays fournisseurs de malt (Espagne, Pologne, Grande-Bretagne, Brésil, Mexique…) pour la récolte 2025. « Nous n’avons pas d’autre choix que de passer à une autre agriculture, et ce sur des surfaces très importantes, si nous voulons réduire notre empreinte carbone de 30 % au niveau mondial. »